La lumière bleue et les verres filtrants

Petit historique

A l’origine du traitement anti-lumière bleue des verres modernes il y a les écrans. Prenant une place de plus en plus majeure dans nos vies, des études scientifiques très sérieuses ont commencé à voir le jour à la fin des années 2000 pour étudier leur impact sur la santé. On a étudié le cerveau, les yeux et tout ce sur quoi les écrans pouvaient avoir un impact. Et les scientifiques ont notamment découvert que les écrans posaient un problème concernant la santé visuelle car certaines longueurs d’ondes de la lumière émise par les écrans (des couleurs pour simplifier) abimaient les cellules de la rétine. Il s’agit des longueurs d’onde correspondant aux couleurs bleu foncé et violet. Leur proportion dans les écrans était importante et même de plus en plus importante car les constructeurs augmentaient volontairement la part de lumière bleue émise par les écrans afin d’améliorer leur esthétisme, car augmenter la lumière bleue et passer aux technologies LED permettait de rendre les couleurs ultra lumineuses et belles, un argument commercial majeur aussi bien sur les smartphones que sur les ordinateurs et aussi sur les télévisions avec l’arrivée du Full HD puis de la 4K.

Le problème

Une onde (lumineuse ou non) est définie en bonne partie par sa longueur c’est à dire le temps au bout duquel elle se répète. La lumière bleu-violet est la longueur d’onde la plus courte du spectre lumineux visible par les humains. Cela veut dire que, par exemple, si la lumière rouge tape la rétine de votre oeil une seule fois, la lumière bleue l’aura tapée 5 fois sur la même période de temps. Imaginez qu’on vous tape l’épaule toutes les 2 heures. Agaçant non ? Imaginez qu’on vous la tape toutes les 2 minutes…. C’est ça la lumière bleue. Cependant l’oeil est conçu pour recevoir toutes les longueurs d’onde et les traiter. Problème : dans les écrans la lumière bleue est sur-représentée, et l’exposition à cette lumière y est largement supérieure à une exposition naturelle. L’oeil est donc littéralement « bombardé » quand une personne regarde les écrans. Ce bombardement entraine 4 conséquences majeures découvertes par des scientifiques de tous bords :

– Des troubles de l’attention et du comportement : L’oeil n’est pas conçu pour regarder des sources primaires de lumière (sauf lointaines comme les étoiles). Dans la nature seul le soleil est une source primaire de lumière (et quelques animaux bio-luminescents). Rien d’autre n’émet de la lumière dans la nature et personne ne regarde une ampoule pendant des heures. Mais on le fait avec les écrans. Cela entraine une focalisation de l’attention ainsi qu’un effet addictif majeur couplé à un effet d’isolement. Moi même qui vous écris ces lignes j’ai énormément de mal dans ma vie à écouter quelqu’un me parler si une télévision est allumée et visible dans mon champ visuel. Impossible pour moi de me concentrer sur ce que la personne me dit et je finis forcément par dévier très rapidement (et même plusieurs fois). Je suis obligé d’éteindre la télé ou de changer de position sinon je finis par vexer la personne. Et je suis adulte ! Imaginez un enfant exposé dès son plus jeune âge… Des études font même un lien entre l’hyperactivité et l’usage des écrans. Même s’ils n’en sont pas toujours la cause, de plus en plus d’études montrent l’impact négatif des écrans sur le développement psychologique des enfants, notamment sur leur attention, leur concentration, et leur comportement.

– Des troubles du sommeil : La lumière bleue a aussi un impact majeur sur le cerveau (en dehors des effets addictifs) et notamment sur les rythmes circadiens qui régulent le fonctionnement du sommeil. Pour s’endormir, le cerveau doit capter via les yeux, plusieurs dizaines de minutes voire plusieurs heures à l’avance, une baisse de la luminosité. Quand c’est le cas il déclenche alors la sécrétion de la mélatonine, hormone majeure qui va déclencher la sensation de sommeil puis l’endormissement. Or, la lumière bleue étant la plus stimulante, quand on regarde un écran le cerveau ne capte pas de baisse de luminosité. La sécrétion de mélatonine n’a donc pas lieu ou est très réduite, retardant l’endormissement et perturbant les rythmes naturels. La qualité du sommeil s’en fait ressentir ainsi que, automatiquement, l’efficacité, l’intelligence, l’humeur, le comportement, et au final l’impact global des individus sur la société et sur leurs semblables.

– Une fatigue visuelle marquée : Des yeux qui piquent, qui pleurent, ou à l’inverse qui s’assèchent, une sensation de fatigue, la sur-stimulation provoquée par la lumière bleue crée une fatigue visuelle et physique qui se ressent au bout de plusieurs heures et qui est souvent particulièrement marquée en fin de journée. Cependant, tout le monde ne la ressent pas avec la même intensité et cette fatigue visuelle est donc très variable en fonction des individus, tout autant qu’en fonction du temps d’exposition.

– Le vieillissement prématuré des cellules rétiniennes : Conséquence majeure découverte par les scientifiques, l’un des problèmes principaux de la lumière bleue sur le long terme c’est sa propension à user les cellules de la rétine qui reçoivent la lumière. Etant donné que la lumière bleue est la plus intense et qu’elle « bombarde » littéralement la rétine, elle peut finir à terme, en cas d’exposition majeure sur de nombreuses années, par user et faire vieillir prématurément les cellules rétiniennes. Ainsi, des maladies oculaires se déclencheraient bien plus tôt que prévu, en particulier la DMLA qui consiste en une destruction progressive des cellules de la rétine jusqu’à devenir aveugle. C’est la raison principale pour laquelle la lumière bleue est devenue un vrai enjeu de santé publique et qu’on en parle autant.

Les solutions

Les solutions face aux problématiques posées par les écrans et la lumière bleue ne sont pas toujours évidentes à pratiquer au quotidien mais elles sont finalement assez simples :

– Veiller à ne pas exposer les enfants trop tôt aux écrans et à limiter leur temps d’exposition. Ce qu’on perd en facilité à l’instant T on le gagne au centuple plus tard sur leur équilibre personnel et leur bien être. A l’inverse, si on choisit la facilité à l’instant T ce sera beaucoup plus dur ensuite et on ne pourra plus revenir en arrière car ça deviendra une vraie addiction pour l’enfant. Il vaut mieux poser des limites dès le départ, même si ce n’est pas forcément évident.

– Varier les occupations des enfants, privilégier les activités en extérieur, et veiller particulièrement aux signes d’addiction qu’ils pourraient développer au fil du temps en utilisant les écrans, c’est le mieux à faire globalement.

– Montrer l’exemple aux enfants en n’utilisant pas trop les écrans devant eux et en veillant à l’équilibre de son propre usage. C’est fondamental ! Sinon, tous les efforts faits au quotidien en répétant les consignes et en essayant d’éduquer les enfants seront totalement vains, de la perte totale de temps et d’énergie, ce qui poussera chacun à l’abandon et à la résignation.

– Eviter d’utiliser les écrans juste avant d’aller dormir (en marquant une vraie coupure de plusieurs dizaines de minutes avant d’aller au lit) est à privilégier pour préserver son sommeil.

– Faire des pauses quand on travaille de nombreuses heures sur écran. Il est recommandé par les spécialistes de faire des pauses au minimum de 15 minutes toutes les 2 heures, si possible en fermant les yeux, en se détendant et en évitant de regarder longtemps de près pendant cette pause. Eloignez votre horizon.

– Ne pas hésiter à utiliser des filtres anti-lumière bleue que ce soit avec des lunettes ou avec les filtres intégrés maintenant sur un bon nombre d’écrans. Cumuler les 2 est la meilleure façon de protéger son énergie et sa santé visuelle si on utilise les écrans plus de 3 heures par jour, encore plus si on travaille avec ou/et qu’on passe plusieurs heures d’affilé dessus.

Le traitement anti-lumière bleue

Les verres filtrant la lumière bleue sont efficaces. Ils permettent de conserver la santé des yeux sur le long terme en préservant la rétine d’une sur-exposition à cette lumière. Ils ont aussi une efficacité importante à court terme car l’écrasante majorité des gens travaillant chaque jour sur écran ressent une différence et un véritable effet avant/après en terme de fatigue visuelle quotidienne. Et cela se manifeste au bout d’une semaine voire dès les premiers jours. Le soulagement ressenti et l’atténuation de la fatigue visuelle quotidienne que les verres anti-lumière bleue permettent sont la raison principale de leur succès.

Cependant il y a 2 petites choses importantes à savoir :

  • Le traitement n’est efficace qu’à partir du moment où l’exposition à la lumière bleue est importante. Si vous ne passez qu’une, deux ou trois heures maxi sur écran chaque jour (et que c’est rarement d’affilé), alors le traitement n’aura pas une efficacité marquée car les yeux sont naturellement capables de gérer ce genre d’exposition limitée et fractionnée à la lumière bleue.
  • Tous les verres n’ont pas la même efficacité. Il existe une gamme très variée de verres anti-lumière bleue, des verres de première génération et des équipements prêt à porter à moins de 50 euros, jusqu’aux verres de dernière génération avec le traitement intégré à l’intérieur du matériau. Les gammes les plus basses filtrent une proportion de 15 à 20% de la lumière bleue et les plus élevées de 50 à 75%. Pour les reconnaitre c’est simple, si vous voyez un reflet très bleu à la surface du verre alors il s’agit d’un traitement anti-lumière bleue de surface filtrant au maximum 20% de lumière bleue. C’est pareil si vous prenez un équipement prêt à porter à moins de 50 euros. Si le verre vous parait jaunâtre alors il fait aussi partie des premières générations. Les verres haut de gamme sont seulement ceux qu’on peut acheter chez les opticiens. Il n’y a pas de reflet bleu car le traitement est intégré dans la matière du verre. Les verres de dernière génération les plus efficaces sont ceux ayant une teinte résiduelle un peu grisée ou bleutée.

Les critiques

Si vous vous intéressez au sujet, vous avez peut être remarqué que le traitement anti-lumière bleue qu’on retrouve sur les verres de lunettes est sujet à des doutes ou des remises en cause. Pourtant, le traitement trouve sa raison d’être et son origine dans de véritables études scientifiques, ayant ainsi suivi un parcours très cohérent et professionnel dans son développement. Alors d’où vient le problème ?

Les critiques sont dues à de nombreux facteurs. Mais la principale explication vient de la perte de confiance de la population envers le métier d’opticien. Métier à l’origine très proche de la santé, il s’est grandement commercialisé. Des reportages à charge sont aussi apparus ces dernières années contre notre profession sur la base de quelques mauvaises pratiques réelles et en raison des intérêts financiers majeurs des groupes mutualistes privés. Le principal argument avancé contre le traitement est donc qu’il s’agit d’une invention des opticiens pour se faire de l’argent, idée qui fait son petit bonhomme de chemin en raison du discrédit dont notre profession est victime.

Il y a aussi un problème structurel dans notre secteur (comme dans tous les secteurs liés à la santé) car aujourd’hui, quand on rentre dans une boutique d’optique, on a en réalité qu’une chance sur trois de tomber sur un véritable opticien diplômé (surtout dans les grands magasins). La majorité des employés du secteur sont en réalité des vendeurs aujourd’hui (ou des personnes n’ayant pas obtenu leur diplôme et embauchés quand même). Cela entraine forcément des conséquences sur la qualité de la pratique du métier, son image, le développement de mauvaises pratiques, la transmission de mauvaises informations, et une propension de certaines boutiques à n’exister principalement que pour l’intérêt financier et pas pour répondre aux besoins des gens ou pour prendre soin de leur santé visuelle. Pour toutes ces raisons, la confiance de la population est érodée et de mauvaises informations ont circulé sur le traitement anti-lumière bleue dès le départ. La communication n’a pas été maitrisée de la part de notre profession car des employés n’ont pas bien expliqué les choses ou n’ont tout simplement pas su les expliquer. Beaucoup vendaient notamment le traitement au plus de monde possible alors qu’en dessous de 3 heures d’usage quotidien et prolongé des écrans il n’avait pas grand intérêt.

De plus, la communication de départ laissait aussi penser que le traitement filtrait toute la lumière bleue nocive alors que les premières générations ne filtraient en réalité que 15% de cette lumière, principale raison pour laquelle le traitement et son efficacité ont été remis en cause. Pourtant, le traitement était extrêmement bien accueilli par les gens travaillant toute la journée sur écran, avec un taux de satisfaction et une vraie sensation d’amélioration d’environ 80%.

Alors comment savoir si le traitement anti-lumière bleue est une invention marketing et financière ou s’il a un véritable intérêt ? Avec les raisons suivantes :

– Le traitement a été inventé suite à de véritables études scientifiques menées sur la lumière des écrans, des études pas seulement visuelles mais globales qui ont aussi mené à des découvertes sur l’effet psychologique des écrans sur les individus (notamment les enfants), ainsi que sur le cerveau.

– Les arguments avancés par les opposants au traitement ne s’appuient que sur des sensations de peur, de méfiance, ainsi que sur des spéculations et des suppositions. Aucun argument concret ou étayé ni aucune preuve ne sont avancés dans l’écrasante majorité des cas, preuve que l’idée s’appuie uniquement sur des vues de l’esprit ou de simples « impressions » (personnelles, ou peut être dues à l’incompétence du professionnel sur lequel la personne est tombée).

– Le prix du traitement anti-lumière bleue est dérisoire. A part sans doute quelques abus dans certaines boutiques au début, le traitement n’était vendu qu’à une quarantaine d’euros en moyenne, 50 maxi pour les 2 verres au tout début, c’est à dire au moment où les nouvelles technologies valent très chères en général. Rappelez-vous de la différence de prix entre une télé normale et une 4K au début…on était dans une autre cour clairement. Aujourd’hui, rajouter un traitement anti-lumière bleue sur une paire de verres coute une trentaine d’euros à tout casser. Si le traitement avait pour but de générer beaucoup d’argent il aurait valu autrement plus cher, surtout au début et surtout quand on prend en compte l’ampleur de la demande.

– Le traitement bénéficie d’une demande hors du commun et d’une adoption record. Au tout début, même sur la première génération, le taux de satisfaction du traitement tournait autour des 80% réels. Les gens qui avaient l’habitude de travailler sur écran toute la journée ont ressenti une différence nette avec le traitement. Il a bénéficié de retours exceptionnels que personnellement je n’avais jamais vu à un tel niveau. Le traitement est littéralement passé de l’anonymat le plus complet au statut d’option indispensable pour tous les gens travaillant sur écran en l’espace d’à peine quelques mois. Au bout d’une année, tout le monde quasiment connaissait le traitement. Son adoption a été non seulement massive mais aussi fulgurante, ce qui aurait été tout simplement impossible à un tel niveau s’il ne s’agissait que d’une simple invention marketing. Aujourd’hui, encore plus avec son amélioration, il est devenu un traitement indispensable pour 95% des gens travaillant sur écran. Les clients nous le réclament même ! On a aucun besoin d’en parler. Et des gens l’achètent même sans aucune correction visuelle associée. Un succès aussi absolu ne peut venir que d’un produit répondant vraiment à un besoin authentique de la population.

– Peu de personnes remettent vraiment en cause le traitement en comparaison de tous ceux l’ayant adopté. Et les personnes qui le font sont dans l’écrasante majorité des gens à partir de 45/50 ans…donc une génération qui n’a pas grandi avec les écrans voire qui ne sait pas totalement les utiliser ou qui ne travaille pas avec en permanence (ou qui ne travaille plus du tout). Des gens qui n’ont pas subi la fatigue des écrans durant leur vie ou dès le plus jeune âge, qui n’ont pas grandi avec, qui ne travaillent pas au quotidien avec….ne sont logiquement pas concernés par le traitement et peuvent logiquement douter de son utilité. Le traitement est donc validé et adopté par les personnes qui sont vraiment concernées et les mieux à même de pouvoir juger de son efficacité, et remis en cause bien souvent par ceux n’étant pas directement concernés ou/et en situation de pouvoir juger de son efficacité. C’est aussi un signe majeur de l’efficacité réelle du traitement.

Le traitement anti-lumière bleue a donc été totalement adopté dans la population et quasiment intégralement par les nouvelles générations en très peu de temps. Seules les personnes n’ayant pas grandi avec les écrans remettent encore en cause son utilité. Mais au final je peux l’affirmer (en tant qu’opticien diplômé), le traitement anti-lumière bleue est clairement la meilleure invention dans l’optique sur ces 20 dernières années. Il est devenu quasiment aussi populaire et indispensable pour les porteurs de lunettes concernés que le traitement anti-reflet pour l’ensemble de la population. Le traitement anti-lumière bleue constitue donc bien une petite révolution et un indispensable, un basique dans notre époque connectée ainsi que pour l’avenir. Sans compter qu’il a énormément contribué à mettre l’accent sur l’ensemble des risques liés à l’usage des écrans, comme ces explications ont su le faire.

Voilà, vous savez maintenant tout ce qu’il y a à savoir sur la lumière bleue.